Méthodologie - Par où commencer ?
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Comment faire une planche ?
Autrement dit comment s’y prendre, par où commencer, quels pièges sont à éviter etc etc. Entre le copier-collé wikipédia et l’élucubration pure de celui qui croit avoir compris ce que personne n’avait compris avant lui, il y a une marge, un juste milieu qui fait la « bonne » planche !
Mais c’est quoi une « bonne planche » ?
Mais c’est quoi une « bonne planche » ? Précisément celle qui navigue entre le connu de tous et le compris, testé, expérimenté, digéré du plancheur ! Je sais que tel symbole ou tel passage du rituel renvoie à ceci où à cela, je sais que tout le monde le sait, mais j’ai pu en constater les effets dans ma vie à telle ou telle occasion. Donc je livre mon savoir (au cas où) et mon expérience parce que rien de tel que l’exemple pour que la théorie devienne pratique.
Donnons un exemple concret : j’ai une planche à faire sur les 4 éléments.
Il est connu que le feu renvoie à la colère (entre autres...) et l’eau aux émotions (entre autres...). L’eau éteignant le feu et le feu asséchant l’eau, dans quelles circonstances ai-je pu utiliser mon "eau" pour calmer une colère, ou utiliser mon "feu" pour assécher une émotion trop envahissante ?
Ce n’est qu’un exemple ! Très bien allez-vous me dire, mais on s’y prend comment ?
Quelques étapes à respecter
- S’informer, se documenter, se renseigner sur la façon dont la question a déjà été traitée. C’est l’étape « wiki », le moment où l’on prend connaissance d’un chapitre de tel ou tel livre. Tiens, Internet me propose le même sujet sous la forme de la planche d’un tel ou un tel. Je me documente, je pioche à droite et à gauche, je prends, je laisse, je réfléchis, je note.
- Brainstorming personnel : qu’est-ce que j’en pense, quelles sont les idées qui me viennent à propos du sujet ? Quelles questions est-ce que je me pose ? Quelles anecdotes de ma vie pourraient se rapporter à lui ?
- Je fais mon « monstre » autrement dit, je note sans développer tout ce qui me passe par la tête au terme de ces deux étapes et qui me paraît pertinent pour ma future rédaction. Je ne cherche pas l’ordre ou la cohérence, j’écris, de la petite phrase au grand thème à développer.
- Etape cruciale : j’élimine ! Rien ne sert de partir dans toutes les directions possibles, je ne fais pas une thèse où un bouquin mais une planche de quelques minutes. Donc je vais me borner à un, deux ou maximum trois points en sachant très bien que je ne serai pas exhaustif.
- Me voici devant mon plan. Il comportera une introduction, une conclusion et deux ou trois points que je vais étayer au mieux. Tout le monde connait le canevas « thèse, antithèse, synthèse », classique, efficace mais pas unique. L’important, c’est la cohérence du tout.
- Je peux enfin rédiger !
Un plan ? Pourquoi et comment ?
L’introduction.
C’est une partie capitale de la planche. Il s’agit d’atteindre deux buts simultanés :
- susciter l’attention de l’auditoire
- annoncer clairement le plan que l’on va suivre
Les FF/SS après tout ne sont que des humains et si leur capacité d’écoute est nettement plus développée que celle du commun des mortels, encore faut-il qu’elle soit « réveillée ». Le « vieux » maître auquel on annonce pour la 42ème fois de sa carrière maçonnique une planche sur le pavé mosaïque ou sur le tableau de loge du 1er aura une tendance naturelle à se caler dans son fauteuil, à soupirer intérieurement voire à clore plus ou moins franchement ses yeux en attendant que "ça passe". Il s’agit donc de l’interpeller, tout de suite, dès les premières phrases !
Comment ? En sortant des sentiers battus et là, chacun sa méthode. On peut, par exemple, poser une question d’entrée, ou donner une réponse lapidaire au sujet, ou parler de tout autre chose qui à priori, n’a rien à voir... à priori.
On peut commencer par une « bonne » citation, ou raconter une histoire drôle en liaison avec le sujet, ou faire écouter un morceau de musique choisi pour la circonstance, ou interpeller nommément un ou plusieurs FF/SS, fraternellement bien sûr....
Les possibilités sont innombrables. L’important, c’est de susciter l’intérêt, l’attention, l’écoute.
Ensuite, il faut être clair concernant le plan que l’on va suivre car si les FF/SS ne savent pas où l’on va, ils/elles en seront toujours à se poser des questions du genre « est-ce que c’est encore long, de quoi va-t-il/elle parler après, ou veux-t-il/elle en venir... ».
Annoncer le plan que l’on va suivre permet de « baliser » le propos et d’éliminer ce genre de parasitage mental.
Et quand on est « paumé », y a-t-il un « truc » qui permette de faire quand même quelque chose qui puisse tenir la route ?
Hum... oui il y en a un, et qui ne sert pas uniquement quand on est en difficulté. Allez, on vous le révèle ! Il s’agit d’appliquer le ternaire « corps-âme-esprit » au sujet traité. Quelle résonnance a-t-il concrètement (le corps), psychiquement (l’âme) et intellectuellement voire spirituellement (l’esprit) ? Cà fait un bon plan et un guide de réflexion quasiment imparable !
Un exemple ? Reprenons nos éléments : le feu a) brûle, chauffe, éclaire ; b) symbolise la colère, l’enthousiasme, la joie, le dynamisme, à l’action ; c) renvoie aux idées de droiture, de courage, de ferveur... etc. L’eau a) nourrit, mouille, engloutit, noie ; b) symbolise les émotions, l’amour maternel, la sensibilité, l’empathie ; c) renvoie aux Idées de fructification, d’épanouissement, de gestation, de richesse...
Et on peut ainsi continuer et développer sur pratiquement tous les sujets, le principe étant de partir de la Terre pour aller vers le Ciel, du plus visible à l’invisible, de la manifestation au Principe en passant par la dimension de la spécificité humaine.
A chacun de faire son profit de ces quelques balises qui n’ont d’autres prétentions que d’être une aide pour qui s’interroge sur la « technique » d’une planche. On peut faire différemment, on peut se passer de telle ou telle étape, on peut... l’essentiel étant qu’il faut rester authentique, sincère et personnel. Parce que l’utilité d’une planche est d’abord de faire progresser celui/celle qui planche sur « sa » voie maçonnique, ensuite de partager les fruits de sa progression avec les membres de la Loge. La FM est une voie d’accomplissement personnel vécue... en groupe ! Ce qui n’est pas le moindre des paradoxes !
Tiens... c'est un bon sujet de planche !